Dieu est notre paix. Méditation du Nouvel An – prière sur la paix

A la demande de plusieurs personnes, en ce début d’année 2024, nous vous proposons cette ressource pour un long temps de réflexion et de prière sur la paix, cette » aspiration suprême de toute l’humanité àtravers l’histoire « [1]. Nous pensons qu’il peut être utilisé principalement sur une base individuelle, au cours d’une seule journée dédiée ou sur plusieurs jours, par sections. Mais elle peut également être réalisée dans des groupes qui partagent habituellement à partir de la profondeur ou, adaptée, pour d’autres groupes.

Le régime est le suivant :

1) Nous nous immergeons dans la réalité à partir du silence.
2. Nous nous laissons accueillir par Dieu.
3. Nous l’accueillons, nous accueillons sa paix.
4. Nous plaidons pour la douceur.
5. Nous proclamons la paix.
6. Nous terminons par cette prière, unis à tant de personnes qui aspirent à la paix.

En ces temps agités, où les crises et les conflits à tous les niveaux se succèdent, nous pensons qu’il est indispensable de nous plonger dans la spiritualité, afin qu’elle motive et oriente, depuis les profondeurs, notre mode de vie harmonieux et notre action en faveur de la paix. Laprièrepeut nous aider car« la prière est une force solide et sainte pour combattre la haine« , comme l’a dit le pape François. Et« la paix ne peut s’instaurer dans la société humaine si elle ne s’instaure pas d’abord en chaque homme, c’est-à-dire si chacun ne garde pas d’abord en soi l’ordre que Dieu a établi ». [2]

Certaines sources bibliques, ainsi que certaines expériences et réflexions ecclésiales et charismatiques[3] peuvent éclairer notre aujourd’hui avec la sagesse de la connaissance profonde de notre nature humaine.

Nous pouvons commencer par écouter ce chant (6’34 ») :

RUAH, RUAH LE SOUFFLE DE DIEU EN NOUS
RUAH, RUAH, ESPRIT DE NOTRE DIEU.

1. L’Esprit de Dieu en nous,
démolir les vieux murs construire une nouvelle création,
élève la cité de Dieu.

2. ne pas secouer les os,
Je serai votre force,
Je rendrai féconds ceux qui sont stériles, les infirmes danseront.

3. votre force s’accroîtra dans l’humilité,
de la racine d’une fleur au vieux cœur sage.

4. Nos anciens auront des visions et les jeunes auront des rêves,
les femmes prophétiseront et les petits conduiront.

5. La sagesse incarnée en Jésus, la grâce qui recrée à nouveau,
Le feu qui s’allume dans l’histoire, au centre et dans les marges.

6. Toute la création danse et chante une chanson joyeuse,
la beauté des jours éternels, la louange de notre Dieu d’amour.

7. Racine du tronc de Jessé, arbre aux bras si puissants,
vie qui grandit en mourant et en révélant la tendresse de Dieu.

8. Bénies soient les femmes fortes comme Ruth, Sarah et Esther,
générations liées en Esprit et en vérité.

9. Un appel aux nations : « Les femmes se lèvent,
se lever, naître avec un nouveau pouvoir. Les doux posséderont la terre ».

10. Nous luttons comme un seul homme pour la liberté, un seul battement de cœur, un seul chant de l’Esprit.
Sœurs dans la joie, dans la douleur, notre danse est ancienne et forte.

RUAH, RUAH, ALÈ DE DÉU EN NOSALTRES, RUAH, RUAH, RUAH,
ESPERIT DEL NOSTRE DÉU.

RUAH, RUAH, JAINKOAREN ARNASA GUGAN,
RUAH, RUAH, JAUNAREN ISPIRITUA.

RUAH, RUAH, ALENTO DE DEUS EN NOSOUTRAS,
RUAH, RUAH, ESPÍRITO DO NOSO DEUS.

RUAH, RUAH, LE SOUFFLE DE DIEU EN NOUS
RUAH, RUAH, ESPRIT DE NOTRE DIEU

1) Nous nous immergeons dans la réalité à partir du silence.

Nous commençons ce temps de réflexion et de prière pour la paix par quelques minutes pour faire taire les bruits et les tâches extérieures, afin de mieux nous connecter à nous-mêmes et à la réalité qui, malgré tout, est pleine d’Amour. Embrassés par cet Amour concret que certains d’entre nous appellent Dieu, qui se fait chair dans notre réalité et dans celle de notre Planète. Nous nous arrêtons un moment et le regardons fixement. Nous prenons conscience que nous sommes toujours en sa présence. Il en a été ainsi tout au long de l’année 2023 qui vient de s’achever, ainsi que pendant le temps de méditation que nous venons d’entamer.

Nous pouvons nous aider en respirant lentement et en entonnant un chant méditatif tel que« Da pacem cordium« . de Taizé (3’20 ») :

DA PACEM CORDIUM.
DA PACEM CORDIUM.
PACEM. PACEM.

(Traduction : donnez-nous la paix du cœur).

2. Nous nous laissons accueillir par Dieu

Dieu nous couvre de ses ailes, de son amour – de lui-même – et sous elles nous sommes en sécurité, comme le dit joliment le psaume (Ps 91, 4). Lorsque nous accueillons sa présence dans la vie, dans la réalité, et que nous nous laissons accueillir par lui, nous sautons de joie à l’ombre de ses ailes et notre âme tombe amoureuse, nous l’embrassons fermement, sa main droite nous tient, il nous prend par la main (Ps 63, 7-8). Plus nous nous laissons accueillir par sa tendresse, plus toutes nos craintes se dissipent. « Là où il y a de l’amour, il n’y a pas de peur« Jean nous dit dans 1Jn 4,18. Car rien ni personne ne peut nous séparer de son amour (Rm 8,38). Et cet amour nous permet d’approfondir notre connaissance de nous-mêmes et des autres. Toute la réalité qui nous entoure est pleine de Dieu. Ainsi que ce que nous considérons comme négatif.

« Dieu nous engendre à une vie nouvelle, il nous fait entrer dans une autre manière de vivre qui, avec lui, permet à tout d’avoir la vie en abondance, aux individus, aux communautés, aux groupes, aux peuples, à la nature, à l’histoire, à toute la création« [4]. [Il brise nos systèmes de bien-mal, de nous-autres, de culture et de croyance. Elle nous arrache aux multiples significations que nous attribuons aux choses, souvent biaisées par nos préjugés et nos expériences affectées, en nous accrochant à ce qui nous appartient, en fonction des expériences que nous avons vécues tout au long de notre vie. Se connaître et connaître, avec la sagesse des profondeurs, au milieu de notre finitude, est le premier pas pour voir la réalité de plus près et élargir notre perspective aux valeurs des personnes et des groupes autres que nous-mêmes. Notre façon de vivre au quotidien s’en trouve affectée et notre réponse aux défis auxquels nous sommes confrontés, y compris les conflits, peut être plus harmonieuse. Avec shalom qui, en hébreu, signifie l’harmonie d’une personne avec elle-même, avec Dieu et avec ceux qui l’entourent.

Dans un silence confiant, nous MEDITONS devant Dieu qui nous accueille tels que nous sommes, qui vit en nous : Comment va notre cœur ? Quels mouvements, quels sentiments se nichent en lui ? Quels qu’ils soient, nous ne faisons que les contempler et les nommer, dans la présence aimante de Dieu qui les accueille tels qu’ils sont. Nous examinons également la manière dont nous percevons nos relations, notre réalité et la réalité plus large qui nous parvient par le biais des gens, des médias, etc. Nous regardons comment nous vivons et comment nous aspirons à la paix. Nous percevons-nous en harmonie avec notre réalité personnelle, familiale, sociale et mondiale ? Peut-être ressentons-nous de la perplexité, de l’impuissance, de la déception face à nos actions non pacifiques et à tant d’actes de guerre cruels dans le monde, ou face à l’apparente inaction de ceux qui sont responsables de l’ordre mondial. Nous contemplons la souffrance de tant de personnes qui vivent dans la peur et l’angoisse : au milieu des conflits, de la faim, des migrations forcées et des phénomènes climatiques, tous exacerbés par nos actions humaines qui violent l’ordre de la création. Nous contemplons également ceux que nous pourrions diaboliser ou exclure d’une manière ou d’une autre, qui sont aussi humains que nous. Nous voyons la relation entre la violence sociale et nos propres petites violences dans nos paroles, nos actions ou nos inactions.

Après quelques minutes de silence, nous pouvons ÉCOUTER ET/OU CHANTER LA CHANSON :« Dieu ne peut que donner » (3’57 »)

DIEU NE PEUT NOUS DONNER QUE SON AMOUR,
NOTRE DIEU EST TENDRESSE.
O… DIEU EST TENDRESSE.
O… DIEU NOUS PARDONNE

Bénis le Seigneur, mon âme,
Du plus profond de mon être, son saint nom.
Bénis le Seigneur, mon âme,
N’oubliez pas ses avantages.

Celui qui pardonne tous vos péchés,
Et cela guérit tous vos maux.
Sauvez votre vie du gouffre.
Il vous couronne d’amour et de tendresse.

Le Seigneur rend justice,
Elle défend les opprimés.

Il a manifesté ses voies
Et ses merveilles pour son peuple.

Le Seigneur est miséricordieux et bienveillant,
Patient et miséricordieux.
Il ne nous traite pas en fonction de nos péchés,
Ils ne nous rémunèrent pas non plus en fonction de nos fautes.

DIEU NE PEUT NOUS DONNER QUE SON AMOUR,
NOTRE DIEU EST TENDRESSE.
O… DIEU EST TENDRESSE.
O… DIEU NOUS PARDONNE

3. Nous vous souhaitons la bienvenue, nous nous réjouissons de votre paix

L’Écriture – et notre expérience – témoigne que ce n’est qu’en Dieu que nous trouvons la paix. Le Christ est notre paix. Il est le Seigneur de la paix[5], et non la confusion (1Co 14,33). Son Esprit porte des fruits d’amour, de joie et de paix (Gal 5,22). Le prophète Isaïe annonce par la bouche de Dieu lui-même : «  Je ferai venir sur toi la paix comme un torrent qui déborde, qui déborde, qui déborde, qui te nourrit, qui te porte dans ses bras, qui te caresse sur ses genoux  » (Is 66,12). Il apporte la paix (Michée 5:4-5) : « Il apporte la paix (Michée 5:4-5).Je vous laisse en paix. Je vous donne ma paix, mais non comme la donnent les gens du monde. Ne soyez pas inquiets et ne craignez pas. » (Jn 14:27). C’est une paix qui lui permet de dénoncer les abus de pouvoir. Et il nous appartient d’accueillir cette paix qui nous est donnée en tout temps et en toute occasion (2Th 3,16), même au milieu des tribulations. Nous pouvons nous abandonner avec confiance entre ses mains pour qu’il nous donne sa paix, dans la mesure où notre condition humaine peut l’accepter. Car« il nous est demandé de tourner nos yeux et nos cœurs pour contempler d’autres perspectives sur le Mystère de Dieu et d’ouvrir ensemble des chemins vers la justice et la paix » [6]. Comment ? Le voir, l’accueillir et l’embrasser avec ceux qui souffrent de la violence et ceux qui luttent pour la paix. Dieu s’identifie à eux.

Et maintenant, repensons à tous ces simples moments d’harmonie que nous avons vécus et qui restent dans nos mémoires. Nous observons ce qui nous plonge dans la paix de Dieu, dans son être, sans oublier la souffrance et la violence qui nous entourent. Au contraire, nous nous rendons compte que plus nous entrevoyons le Dieu qui nous habite, plus nous participons activement à l’harmonie de la création. Elle est la sœur de toutes les créatures sans exception.

Pour conclure ce point, nous reconnaissons d’où viennent les mouvements qui provoquent ces moments de paix. Nous voyons où elles nous mènent si nous les laissons couler, si nous les nourrissons, en accueillant et en diffusant la paix que Dieu nous apporte. Et nous vous remercions pour tout.

Après ce moment de silence, nous pouvons écouter/chanter (4’08 »)

MON AME SE REPOSE
Mon âme se repose en paix
sur Dieu seul :
de lui vient mon salut.
Oui, sur Dieu seul
mon âme se repose,
se repose en paix.

Version espagnole :
En ti, Señor reposa
tout mon être.
J’ai été
aimée par vous.
Oui, seulement en vous
L’espoir s’allume.
En toi seul, Seigneur.

4. Nous demandons de la douceur

La troisième béatitude de Matthieu nous éclaire sur ce qu’est le siège de la paix. « Heureux les doux, car ils posséderont la terre que Dieu leur a promise.(Mt 5,5), également traduit par « … » (Mt 5,5).Heureux les humbles« évoque une expérience fondamentale : la joie, le bonheur de ceux qui ont laissé leur pouvoir, leur confiance, entre les mains de Dieu. Ainsi, dociles à leur volonté, dans ce qu’ils vivent même dans les situations extrêmes, dans les conflits quotidiens ou lorsqu’ils sont ignorés, offensés ou attaqués, ils peuvent canaliser leur énergie pour le bien de tous et de la Planète. Ils ne s’approprient rien sur terre, ils savent juste qu’ils sont la terre. Nous sommes tous ensemble, il n’y a plus de « eux ». Et ils n’ont pas besoin de dépenser leur énergie à défendre quoi que ce soit ou à se défendre eux-mêmes ; ils n’ont pas non plus besoin d’essayer d’abaisser les autres ou de profiter de qui que ce soit ou de quoi que ce soit, mais ils marchent fermement afin que personne ne soit vraiment laissé pour compte[7].

C’est le style de toute la vie de Jésus, qui se manifeste dans son amour jusqu’à l’extrême dans sa Passion. « Apprenez de moi, car je suis doux[8] et humble de cœur, et vous trouverez le repos, car mon joug est facile et mon fardeau léger » (Mt 11, 29). Pour les personnes douces, leur douceur est une force qu’elles savent avoir reçue de Dieu. Leur pouvoir réside dans le fait qu’elles se savent filles et fils de Dieu et donc sœurs de toutes les créatures dans une communauté de vie où rien n’est perçu comme hostile mais comme un souffle de vie[9]. Où tout est apprécié et où tout ce qui nous entoure est intégré, impliqué dans notre expérience de vie, notre rythme et notre mode de vie.

« Celui qui espère en l’Éternel possédera la terre. […] l’humble ils posséderont le pays, ils jouiront d’une grande paix (Ps 37,9b.11). A eux, Dieu promet la terre par héritage, ils hériteront, ils seront propriétaires de la Terre de Promesse, l’œuvre de ses mains (Is 60,21). Cette terre bonne, prospère et paisible… où coulent le lait et le miel, belle et nourrissante pour tous. C’est la nouvelle terre où Dieu lui-même habitera avec nous comme notre Dieu et essuiera les larmes, et il n’y aura plus ni mort, ni deuil, ni cri, ni pleur, ni douleur […] car il fait toutes choses nouvelles (Ap 21, 1-8). C’est le Royaume de Dieu dont Jésus nous dit qu’il est venu avec lui[10]. Et il nous apprend à le demander :« Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6,10). Parce que « Pour parvenir à la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre, il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à la confrontation ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non à l’hostilité ; oui au respect des pactes et non aux provocations.« [11].

Et nous nous arrêtons maintenant pour CONTEMPLER tant de gestes, de minutes, d’heures, de jours… de tant de milliers, de millions de personnes, pour la paix. Gestes d’humilité : avec un regard sans préjugés sur l’autre personne ou les différents groupes, sans faire de différences. Leur prise en compte des réactions de ceux qui exercent la violence ou de ceux qui se taisent, se limite à des personnes, humaines comme nous, parfois dans l’erreur, parfois mues par des intérêts fallacieux ou vivant simplement dans l’ignorance. Nous contemplons ceux qui, par leur dialogue honnête, écoutent les raisons de l’autre, des autres, en comprenant leur réalité, sans diaboliser aucun d’entre eux, en apportant leur parole. Nous contemplons les autres qui refusent de collaborer à la violence et au conflit : ni par des murmures qui jettent de l’huile sur le feu, ni par des actions violentes, ni par leur omission. Nous pensons également à ceux qui choisissent de défendre la paix par les armes, par la violence, même s’ils provoquent davantage de violence. Nous regardons ceux qui sont déçus par tant de conflits et de violence et nous pensons qu’ils sont mieux protégés s’ils regardent ailleurs, s’ils ne regardent pas au-delà de leurs besoins et des besoins de ceux qui les entourent. Enfin, nous contemplons ceux qui gardent l’espoir et luttent pour la paix par de petites actions, même si elles semblent parfois illusoires.

Nous l’appliquons à nos propres réactions dans notre environnement immédiat (famille, travail, quartier…) et à la réalité globale qui nous parvient. Et nous exprimons à Dieu ce qui découle de cette méditation.

Après une longue période de silence, nous pouvons écouter/chanter.

Canto« Beati » (4’13 ») :

BEATI, BE-E-ATI, BEATI, BE-E-ATI, BEATI, BE-E-ATI
BEATI, BE-E-ATI

5. Nous proclamons la paix

Heureux ceux qui œuvrent pour la paix, comme le proclame Jésus dans la septième béatitude :« Heureux les artisans de paix, car Dieu les appellera ses enfants » (Mt 5,9). (Mt 5,9). Il est lui-même témoin de ce qu’il annonce, il a passé sa vie à le faire. Il y a quelques semaines, si nous avons suivi les belles lectures de l’Avent, nous venons d’écouter les prophètes : « Regardez ! Le messager qui apporte des nouvelles de paix arrive par les montagnes ! (Nah 1,15), Qu’il est beau de voir venir sur les collines celui qui apporte une bonne nouvelle, une nouvelle de paix […] car le Seigneur a eu pitié de son peuple, il nous a délivrés ! (Is 52,7.9). C’est l’expérience de Jésus : Le Christ est venu apporter la bonne nouvelle de la paix à tous, de la part de Dieu, aussi bien à vous qui étiez loin de Dieu qu’à ceux qui étaient proches. Il est venu nous annoncer que nous sommes frères et sœurs, filles et filles bien-aimées du Dieu Père, une seule famille, un seul peuple et unis à lui. C’est ainsi qu’il a fait la paix. Il a donné sa vie sur la croix (Mc 1,14 ; cf. Ep 2,14-16). Cela n’a pas été facile pour lui : tous n’ont pas accepté la bonne nouvelle (Rm 10,16).

Celui qui construit la paix ressemble à Jésus et, comme lui, est reconnu comme un enfant de Dieu. Paul nous encourage à suivre Jésus de cette manière : Soyez toujours prêts à aller proclamer le message de paix (Eph 6,15). Le chemin de la paix est nécessairement pacifique et d’un cœur doux. La paix et la justice découlent d’une vie de paix :« ceux qui recherchent la paix sèment dans la paix, afin de récolter le fruit de la justice » (Jacques 3:18). C’est pourquoi nous voulons vivre une spiritualité qui cultive l’intériorité, le silence et l’indignation non violente et proactive face à l’injustice, la violence ou l’indifférence. Une indignation non violente par laquelle nous prenons en compte les besoins de ceux qui provoquent le mal, parce qu’ils sont nos frères, nos sœurs, aussi humains que nous, même si leurs actions ne sont pas humanisantes. Dieu nous donne les moyens de cette non-violence qui met au centre la compassion et la miséricorde et transforme l’énergie de notre indignation, de notre rage et de notre colère en lucidité qui analyse la situation et en créativité qui propose des actions et des voies pour endiguer le mal. [12]

Parce que le désarmement mondial n’est pas possible si la peur et l’angoisse de la guerre ne disparaissent pas du cœur des gens […] nou elle peut s’appuyer sur l’équilibre des forces militaires, des puissances, mais doivent être fondées sur la confiance mutuelle« .[13]L’objectif du projet est de« s’émouvoir de l’amour au point de ressentir les besoins des autres comme les siens, de faire participer les autres à leurs biens et de tendre vers un échange universel des valeurs les plus excellentes de l’esprit humain« .[14]. Cela vaut pour les conflits à tous les niveaux : personnel, familial, de voisinage, sociétal, national, etc. C’est le désarmement des armes, le désarmement des consciences et des cœurs et la solidarité active, comme l’a dit Jean XXIII. Cela touche à la vie quotidienne, au concret :« Laisse ton offrande là, devant l’autel, et va d’abord faire la paix avec ton frère » (Mt 5,24).

En tant que famille Vedruna, nous nous engageons à« participer à des actions en faveur de la paix, de la justice, de la défense des droits de l’homme et de la protection de la terre« .[15] et,« unis aux autres religions, de s’élever contre ce qui cause la souffrance humaine ou les atteintes à la justice, à la paix et à la sauvegarde de la création, sur la base de la compréhension commune de la compassion, qui est nucléaire pour toutes les religions« .[16]. « La Ruah nous pousse à nouveau…. Il est temps… pour l’interculturalité, pour l’écologie intégrale, pour l’intériorité, pour l’identité, pour la non-violence… ». [17] Promouvoir des relations bienveillantes et des attitudes non violentes, en se montrant ferme face aux abus sous toutes leurs formes, à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté. [18] Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons construire la paix.

► Et passons maintenant tout le temps que nous estimons nécessaire à CONTEMPLER JésusSa façon d’annoncer la paix. Nous demandons à connaître sa paix. Nous l’imaginons parcourant la Galilée, la Judée… Et puis nous l’imaginons parcourant notre quartier, notre village, notre pays, notre planète. Nous contemplons comment sa paix intérieure est contagieuse, comment il communique la paix partout où il va et comment, par ses actions, il fait grandir l’harmonie. Nous nous arrêtons quelque part et parmi les personnes que Jésus visite et qui ont besoin de paix. Comment il visite les agressés et les agresseurs, sans peur, sans suspicion et sans préjugés. Et nous voyons comment il les regarde, ce qu’il leur dit, ce qu’il fait, comment il se met à leur place, et ce qu’il nous dit. Nous voyons aussi comment Jésus visite les groupes qui travaillent pour la paix de différentes manières, comment il les regarde, ce qu’il fait. Et nous voyons aussi le réconfort que Jésus apporte à ceux qui souffrent et à ceux qui sont des artisans de paix. En voyant tout cela, nous nous demandons si nous ressentons un mouvement intérieur. Nous sentons-nous appelés à désarmer et à proclamer la paix d’une manière plus engagée que maintenant, dans nos vies et dans notre entourage, et en collaborant pour la paix dans d’autres lieux, avec d’autres personnes ?Pouvons-nous consacrer nos pensées, nos préoccupations et nos énergies à la poursuite de ce bien commun universel qu’est la paix , afin que la société humaine et la planète entière soient le reflet le plus parfait possible du Royaume de Dieu? (cf. PT167-168). Nous en avons discuté avec le Seigneur.

Après avoir gardé le silence pendant un certain temps , nous pouvons écouter/chanter (4’50 ») :

QUE RIEN NE VOUS PERTURBE, QUE RIEN NE VOUS EFFRAIE
CELUI QUI A DIEU NE MANQUE DE RIEN.
QUE RIEN NE VOUS PERTURBE, QUE RIEN NE VOUS EFFRAIE,
DIEU SEUL SUFFIT.

(Versets solos intercalés 🙂
Tout passe, Dieu ne bouge pas,
La patience permet de tout obtenir.

Ma confiance est dans le Christ, et c’est de lui seul que je tiens ;
dans leur fatigue mon souffle, et dans leur imitation mon aisance.

C’est ma fermeté, c’est ma sécurité,
la preuve de ma vérité, le gage de ma fermeté.

Ne dormez plus, ne dormez plus, car il n’y a pas de paix sur terre.
Ne soyons pas lâches, osons la vie.
N’ayez pas peur, ne dormez pas, partons à l’aventure.

6. Nous terminons par cette prière, unis à tant de personnes qui aspirent à la paix

Seigneur, Dieu de la paix, Dieu de l’amour.
Vous savez que tous les peuples aspirent à la paix,
même si nous ne le comprenons pas tous de la même manière
Nous ne croyons pas non plus que nous y parviendrons par les mêmes moyens.

Nous sommes ébranlés par la réalité
de tant de personnes victimes de violences,
ou sont découragés par les conflits et par celui de tant d’êtres sur la planète.
qui sont exploités et éteints.

Soutenez l’espoir de tous ceux qui vivent dans la peur et l’angoisse
et ceux qui recherchent la justice et la paix.
Rendre la perplexité face à tant de violence
ne nous paralyse pas et ne nous effraie pas.

Remplis nos cœurs de ta Paix,
Que votre Ruah nous inspire tous,
aux dirigeants des nations
et à tous les peuples
sortir de l’indifférence et marcher
les voies les plus appropriées
apporter la paix, accepter la paix
et de vivre harmonieusement en tant que communauté planétaire,
de sœurs et de frères avec l’ensemble de la Création.
Que ta Sainte Ruah nous infuse
le courage nécessaire pour parvenir à la paix sur la planète et à l’espoir
pour ne pas cesser de rêver à un autre monde possible et pacifique.
Amen.

Équipe de l’axe JPIC

NOTES :

[1] Jean XXIII, Encyclique Pacem in Terris, 11 avril 1963, cf. n. 1.
[2] Cf. op. cit. Pacem in Terris, n.165.
[Fruit du charisme Vedruna vécu par de nombreuses générations depuis 1826, année où Joaquina de Vedruna a fondé la congrégation.
[Chapitre général XXVIII Carmélites de la Charité Vedruna, 2023 : Renaître (NdN), n. 2.
[5] Cf. Ps 62:5 ; Is 9:6 ; Ep 2:14-15 ; Jugement 6:24.
[6] Cf. Chapitre Document XXVII 2017 : Familia Vedruna Casa de Puertas Abiertas » (FVCPA), n. 27 [7] Même si l’expression« personne n’est laissé pourcompte » est tellement répétée politiquement qu’elle est en train de s’épuiser.
[8] Selon les traductions : doux, bienveillant, patient. ….
[9] Cf. Davi KOPENAWA-Bruce ALBERT, A queda do céu. Palavras de um xamán yanomami, 2015, en particulier le chapitre 23 : L’esprit de la forêt (pp. 467-487) où elle raconte comment le souffle de vie de la forêt est très long et intense alors que le souffle des humains est très court. Dans le langage d’un philosophe chamanique, Kopenawa explique l’expérience de vie de son peuple et les difficultés qu’il rencontre face à l’exploitation minière, aux maladies et à la violence dans la région.
[10] Mt 12,28 : le royaume de Dieu est déjà venu sur vous ; Lc 11,20 : si je chasse les démons par la puissance de Dieu, le royaume de Dieu est déjà venu sur vous et Lc 17,21 : le royaume de Dieu est déjà au milieu de vous. Et aussi : Tournez-vous vers Dieu, car le royaume des cieux est tout proche (Mt 4,17 ; Mc 1,15) et Lc 10,11 : Sachez que le royaume de Dieu est tout proche.
[11] Pape François, Prière pour la paix en Israël (8.VI.2014), cité dans le document du chapitre de la FVCPA, n.27.
[12] Cf. op. cit. Born Again (NdN), cf. nn. 4 y 6
[13] Cf. op. cit. Pacem in Terris, n.113.
[14] Cf. op. cit. Pacem in Terris, cf. n.35.
[15] Cf. op. Cit. FVCPA, n. 29.
[16] Cf. op. cit. FVCPA, n. 28.
[17] Conseil général élargi Vedruna 2021 : un autre regard (OMM), n. 20.
[18] Cf. op. cit. Born Again, section « Taille et floraison » 2.5, p. 34.